Ce qui est reproché à Casino:

atteintes à l'environnement et violation des droits humains

En juin 2020, l’association Envol Vert publiait une enquête accablante, mettant en évidence des preuves de déforestation récente et de pratiques d’accaparement de terres liées à la chaîne d’approvisionnement du groupe Casino au Brésil. L’investigation a été menée  à partir d’échantillons de produits carnés vendus dans plusieurs supermarchés du groupe. 

Selon les récentes preuves rassemblées par le Centre d’Analyse des Crimes Climatiques, le groupe Casino aurait régulièrement acheté de la viande bovine à trois abattoirs qui s’approvisionnent en bétail auprès de 592 fournisseurs responsables d’au moins 50 000 hectares de déforestation entre 2008 et 2020. Il s’agit d’une surface équivalente à cinq fois la taille de Paris.

Le groupe Casino n’a pourtant aucune excuse pour ne pas s’assurer que toute la viande, même celle issue de fermes indirectes, vendue dans ses magasins n’est pas liée à des pratiques de déforestation ou autres atteintes. En effet, de nombreux outils de traçabilité, existants et disponibles permettent de traçer l’origine des différents produits vendus par le groupe

Les preuves présentées dans cette affaire démontrent également des atteintes aux droits des peuples autochtones. Il a notamment été rapporté que les terres ancestrales détenues et gérées par la communauté Uru Eu Wau Wau dans l’État de Rondônia, au Brésil, ont été envahies pour permettre la mise en pâture d’élevages de bétail qui fournissent de la viande bovine au Grupo Pão de Açúcar, filiale de Casino.

Depuis 2017, le Groupe Casino est pourtant soumis à la loi française sur le devoir de vigilance des sociétés mères et donneuses d’ordres. qui lui impose de prendre des mesures adaptées et effectives pour prévenir les atteintes graves aux droits humains, à l’environnement, à la santé et sécurité des personnes résultant de ses activités, et de celles de ses filiales, fournisseurs et sous-traitants. Alors que le groupe Casino reconnaît explicitement que la chaîne d’approvisionnement en viande bovine au Brésil et en Colombie est exposée à des risques extrêmement graves, sa politique en la matière est manifestement défaillante. 

Or le groupe Casino est l’une des plus grande chaîne de supermarchés au Brésil et en Colombie, grâce à ses filiales Grupo Pão de Açúcar, Assaï Atacadista ,Grupo Éxito et bien d’autres. Les activités de Casino en Amérique du Sud représentent près de la moitié (47 %) du chiffre d’affaires du groupe


1 https://gtfi.org.br/monitoramento-de-indiretos/#atuacao
2 https://www.groupe-casino.fr/wp-content/uploads/2021/03/CASINO_URD_2021.html

Le fondement de cette action: le devoir de vigilance


Adoptée le 27 mars 2017, la loi sur le devoir de vigilance des sociétés-mères et entreprises donneuses d’ordre oblige les sociétés françaises concernées à établir, publier et mettre en œuvre de manière effective un plan de vigilance. 

Les mesures de vigilance doivent être propres à identifier et à prévenir les risques d’atteintes graves aux droits humains et aux libertés fondamentales, à la santé et à la sécurité des personnes, et à l’environnement résultant de leurs activités mais aussi des activités de leurs filiales et fournisseurs à l’étranger

En cas de manquement à ces obligations, les entreprises peuvent être attraites en justice et se voir enjoindre de se mettre en conformité avec la loi, voire de réparer les préjudices découlant des fautes de vigilance.